En France, les directeurs d’hôpitaux et d’établissements médico-sociaux publics sont formés à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), à Rennes. Au cours de leur scolarité de 24 mois, ils ont l’opportunité de réaliser un stage à l’étranger. Six d’entre eux partagent avec nous les exemples inspirants qu’ils ont découverts lors de leur stage en Argentine, à l’automne 2017. Cette semaine : Morgane MALACRIA, EDH promotion Camille Claudel, nous parle de la transformation des maternités argentines.
Les évènements survenant lors de la grossesse, l’accouchement et la période néonatale influencent considérablement l’état de santé de la mère et son enfant ainsi que leur futur.
Plusieurs plans nationaux et provinciaux ambitionnent d’améliorer la prise en charge périnatale et de réduire la mortalité materno-infantile à l’instar du programme de l’UNICEF « Maternité Sûre et Centrée sur la Famille » (MSCF). Ce dispositif a pour objectif d’aider les maternités classiques à se transformer en MSCF. A travers un changement organisationnel axé sur le respect des droits des parturientes et nouveau-nés, il vise notamment à permettre aux patients ainsi qu’à leur famille de participer activement à leur prise en charge aux côtés de l’équipe de santé grâce des pratiques plus « humaines » et une vision moins paternaliste.
Mon stage au sein des hôpitaux de différents niveaux de complexité de la Province de Buenos Aires est une étude de terrain qui vise à observer et analyser la mise en œuvre du programme de l’UNICEF dans les hôpitaux de la Province de Buenos Aires et d’en évaluer son impact sur la prise en charge périnatale.
Il ressort de cette étude que si l’ensemble des professionnels périnataux reconnaissent le bien fondé du modèle MSCF, ce dernier reste partiellement appliqué. Les motifs à cette application incomplète sont nombreux et peuvent être classés selon deux ordres : les freins extérieurs à l’hôpital (conjoncture du système de santé argentin et plus largement de la situation économique, sociale, démographique et politique du pays) et les obstacles propres à l’hôpital (absence de politique institutionnelle, difficultés organisationnelles, attitude paternaliste des professionnels périnataux).
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