En France, les directeurs d’hôpitaux et d’établissements médico-sociaux publics sont formés à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), à Rennes. Au cours de leur scolarité de 24 mois, ils ont l’opportunité de réaliser un stage à l’étranger. Six d’entre eux partagent avec nous les exemples inspirants qu’ils ont découverts lors de leur stage en Argentine, à l’automne 2017. Cette semaine : Cécile MALESCOT, EDH promotion Camille Claudel, nous parle de la formation médicale des directeurs argentins.
Pour ma part, j’ai souhaité comprendre les liens entre la formation médicale des directeurs d’hôpital public en Argentine et leurs choix en matière de politique R.H., budgétaire et de qualité des soins. J’ai émis l’hypothèse que les études médicales, au-delà d’une somme de connaissances marquent également un langage, un réseau, des valeurs et finalement une vision de l’hôpital qui se reflètent in fine dans la politique de la direction.
Mes entretiens m’ont d’abord révélé que l’appartenance au corps médical octroie une forte légitimité à ce dernier dont les décisions sont mieux acceptées qu’en France. Elles sont effectivement considérées comme plus adaptées à la réalité du terrain. La communication est également facilitée avec l’ensemble des professionnels soignants et surtout avec les praticiens. Enfin, une direction médicale est perçue comme le gage d’une priorité donnée à la qualité des soins malgré les contraintes budgétaires.
Pour autant, ce modèle de direction est limité car il peut induire des pratiques corporatistes envers les médecins et contribuer au maintien d’une « culture médicale hégémonique ». En outre, par l’absence de formation en gestion budgétaire ou en management, les directeurs ne disposent souvent pas des outils indispensables au pilotage de leurs établissements.
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